L'EGLISE

Il est probable que l'érection de l'église, dédiée à St Rémi, date du X° siècle. D'aspect sobre mais imposante, cette vaste église, sa taille était proportionnelle au nombre des fidèles, est maintes fois reconstruite au cours des siècles. En effet, le passage incessant des bataillons et les troubles apportés entraînent sa destruction à plusieurs reprises. La plus ancienne reconstruction connue est celle effectuée tout au long du XVIII° siècle, la guerre de trente ans ayant détruit totalement le village.

Le 21 mai 1742, la communauté des habitants de Sivry donne procuration au curé du lieu, Nicolas HUMBLOT, pour demander le bois nécessaire à la reconstruction d'une nouvelle église.   Le 20 février 1755, ladite communauté autorise le maire, Cuny PIERRE, à emprunter la somme de 5000 livres pour la future bâtisse.  Les travaux ont lieu et la bénédiction est faite le 8 décembre 1756.     L'ouvrage n'est achevé que quelques années plus tard lorsque est passé le marché, le 15 décembre 1761, entre le maire et pierre GUILLEMIN pour la fourniture de trois cloches. La communauté des habitants s'engage à payer 28 s. par livre de métal et 600l. pour les frais de fonte. La plus grosse cloche a un poids minimum de 3000 livres et les deux autres "à proportion".  La bénédiction des cloches donne lieu à une fête réunissant la population autour des parrains et marraines.  L'événement est célébré le 23 juillet 1762 par le curé de la paroisse Saint-Sauveur à Verdun, et ancien curé de Sivry, Roch FLEURY.   Deux des cloches appartiennent à la communauté de Sivry, la troisième étant propriété de la Fabrique de la dite paroisse. La première, dédiée à la Sainte Vierge, est nommée Marie Nicole et a pour parrain Nicolas FLEURY, Capitaine prévôt et gruyer en la Prévôté et gruerie de Sivry et pour marraine Nicole LE HERART, son épouse. La seconde, dédiée également à la Sainte Vierge, est baptisée Marie Marguerite. L'échevin du maire de Sivry, Cuny PIERRE, est son parrain et Marguerite RICHARD, l'épouse du maire Jean-Baptiste GEORGIA, est sa marraine. La troisième, dédiée à Saint-Rémy, appartient à la Fabrique. Elle est appelée Catherine et a pour parrain François JACQUEMIN et pour marraine Catherine LECHAUDEL, veuve de l'ancien notaire Nicolas HENRY.

Mais survient la Révolution et l'église est alors détournée de sa destination. Le 13 germinal an IX (3 avril 1801), une des tours de l'église du village fait l'objet d'une approbation par le Ministre de l'Intérieur en vue de sa transformation en prison de dépôt, décision ensuite transmise par le Préfet de la Meuse au citoyen ingénieur en chef des ponts et chaussées... Quelques mois plus tôt déjà, le capitaine commandant la Gendarmerie Nationale de la Meuse s'enquiert de savoir si le presbytère, qui sert au dépôt de l'administration de la commune, à la tenue de ses séances, de celles du juge de paix et des assemblées communales, ne pourrait pas être converti en maison d'arrestation. Le Maréchal des Logis à Sivry, BOUILLIET, l'informe par courrier du 28 fructidor an VII (15 septembre 1799) que le bâtiment n'est pas à vendre et que "ce local serait très propre à loger la brigade de gendarmerie".       Les années passent, le calme revient et les fidèles retrouvent leur église grâce à leur compatriote Jean-François LOMBAL qui y rétablit le culte après les troubles.

En 1843-1844, la façade ouest, ainsi que les deux tours, particulièrement exposées aux intempéries, doivent être "rejointoyées" et blanchies. Ce n'est qu'au milieu du XIX° siècle que les marches de l'escalier de la grande entrée sont construites. La première guerre mondiale n'épargne pas l'église. Pendant plusieurs années, les cérémonies religieuses s'effectuent dans la chapelle provisoire construite à proximité et c'est parmi les ruines qu'a lieu la visite de l'Évêque en 1921. En 1922, les travaux de réfection sont confiés à l'architecte LAGESSE et aux entreprises HORY et BRUSE, de concert avec l'abbé DOMENGE. Les travaux de la voûte débutent en 1924 et cette année-là une souscription est lancée en vue de l'achat d'un tabernacle en marbre pour compléter le maître-autel.   En mai 1925, quatre petites cloches ont pris place dans le clocher et la tribune attend sa balustrade et ses orgues. La bénédiction de l'église restaurée est faite le 3 août 1927 par Monseigneur l'Évêque de Verdun accompagné du Vicaire Général DION. Les trois dernières cloches, fournies par l'entrepreneur vosgien Georges FARNIER, sont bénies le 29 août 1929 en présence de Monseigneur GINISTY. D'un poids sensiblement identique (1400, 980 et 680 kg) à celui des trois cloches prises par les allemands (1475, 977 et 680 kg), leur bénédiction rassemble la population autour des parrains et marraines.   Au cours de la cérémonie chaque cloche est baptisée. La plus grosse, appelée "Marie Alice Marcelle" a pour parrain Constant SAINTIN, maire de Sivry et pour marraine Madame DROSNE.  La moyenne, nommée "Odile Alberte" a pour parrain Albert VIGNERONT et pour marraine Madame HURAUX-LAMBINET. La plus petite, baptisée "Augustine Marie-Louise" a pour parrain Gustave AUBRY et pour marraine Madame CHAMPLON-LEHURAUX.                                                                                                                                                

En 1931, la chaire est remplacée par un ouvrage minutieux de chêne. La bénédiction des premiers vitraux se fait le 28 septembre 1930 alors que les derniers sont bénis le 17 avril 1932. Les orgues sont installés en 1934 et coûtent, à l'époque, la somme de 72000 FR. L'autel du sacré-Coeur est une oeuvre d'art due à DONZELLI (1935) de même que "La Cène", effectuée en 1938. Cette magnifique peinture du choeur est, selon un extrait du bulletin paroissial de janvier 1939 dû à l'abbé PETIT, "une page d'évangile présentée par le peintre à la méditation des fidèles". Il a suffi d'une bombe tombée non loin de là le 10 mai 1940 pour endommager l'édifice. Les vitraux représentant les quinze mystères du Rosaire sont remplacés. Seul le vitrail du fond de l'église rappelant le souvenir des morts de la guerre de 1914-1918 ne retrouve pas sa place et est remplacé par une représentation de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus. Celui situé côté nord rappelle le souvenir du patron de la paroisse lors du baptême de Clovis. Ces vitraux sont l'oeuvre des ateliers de Georges JANIN, maître verrier à Nancy. Le choix des couleurs et la recherche de clarté rendent le sujet choisi du meilleur effet décoratif.  La suite des quatorze tableaux où sont représentées les scènes de la passion (chemin de la croix) date de 1924 et est due à CHANTREL. Seuls vestiges dans cette église : la nef, datant de 1756. La base des tours est un reste d'éléments fortifiés. Dans la nef, face sud, à environ un mètre du sol, une pierre de réemploi est le fragment d'un monument funéraire 1763.Rappelons en effet que jusqu'au XVIII° siècle, les prêtres sont inhumés dans l'église, Nicolas MARTIN en 1679, Pierre LECLERC en 1712, Jean-Henry EMOND en 1766, etc..  D'ailleurs ce dernier repose, d'après le bulletin paroissial de 1962, "en notre église devant l'actuelle table de communion au-dessous de la croix qui était suspendue à la voûte".                                                      Actuellement les statues de l'église représentent :  Le curé d'Ars, patron des curés de paroisse; Saint-Nicolas, patron de la Lorraine; Saint-Antoine de Padoue, invoqué pour retrouver les objets perdus, sauver les malades et les accidentés; La vierge et l'Enfant Jésus; Le sacré-Coeur; Saint-Eloi, patron des orfèvres, forgerons, etc..; Sainte Jeanne d'Arc; La vierge et Jésus.

 

La chapelle Saint-Pantaléon

La chapelle est située à 306 mètres d'altitude, au sud-est du village. En l'an 974, lors du différend entre l'évêque de Verdun et le comte Sigebert, il est fait mention de la chapelle Saint-Pantaléon où se seraient recueillies les troupes du Comte de Flandre venues à la rescousse de Vicfrid. L'existence de cet oratoire est donc antérieure au X° siècle.               Saint-Pantaléon, médecin de l'empereur romain Galère, apostosia la foi chrétienne. Son ami Hermolaüs le ramène à la foi mais est décapité avec lui en 303. Il est l'un des saints auxiliateurs et avec saint Luc le patron des médecins. Fête le 27 juillet. L'histoire de la chapelle à travers les âges est peu connue. une carte géographique de 1760 en fait mention mais il semble bien que la chapelle se détériore peu à peu. A l'initiative de l'abbé Alexis LOMBAL et grace à la générosité de la famille PONCELET, l'oratoire est reconstruit dans les toutes premières années du XIX° siècle. Qu'est-il devenu par la suite ? Il semble être quelque peu oublié puisqu'en 1872, le dictionnaire topographique de la France le cite comme "chapelle ruinée" de la commune de Sivry sur Meuse. A la fin du XIX° siècle et au début du XX°, à l'occasion de pèlerinages, les paroissiens s'y rendent pour honorer leur second patron. Le saint y a sa statue, bien sûr, mais sont représentés également la Vierge, Saint-Joseph, Saint-Blaise (patron des cardeurs, des tisserands, des éleveurs) et Saint Isidore (patron des agriculteurs).         A l'issue des luttes sanglantes et dévastatrices dans le secteur, particulièrement à la fin de 1918, la statue de Saint-Pantaléon est retrouvée dans les bois de Nachet, un bras en moins ; celles de la Vierge et de Saint-Joseph sont dans des abris mais celles de Saint-Blaise et de Saint Isidore ont disparu. Le 4 novembre 1918, lors d'un affrontement à proximité de la chapelle, un lieutenant du 2° R.I.C est blessé. A l'issue de sa guérison et selon son vœu il fait restaurer l'oratoire et la bénédiction a lieu le 29 juillet 1928.  Il s'agit de Claudius BERRY, originaire de Mâcon (Bourgogne) qui a reçu un éclat d'obus au visage qui lui a occasionné une plaie à la langue, une fracture de la mâchoire et la perte de plusieurs dents. Ce n'était pas un militaire de carrière. Il était représentant de commerce pour une maison de vins à Charnay-les-Mâcon. Il est resté célibataire et est décédé le 4/11/1936.

Mais les pèlerinages tombent en désuétude et la chapelle n'est plus guère entretenue. La municipalité de Sivry, de concert avec l'abbé Poincelet, décide sa restauration en 1987. La statue de Saint-Pantaléon, seul ornement à présent, ne quitte son lieu de sécurité que pour la cérémonie annuelle tendant à faire revivre le martyr du saint et l'histoire de la chapelle. En temps ordinaire ne demeure dans l'oratoire qu'une photographie de la statue.

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Chapelle Sainte-Walburge

Jusqu'au XVII° siècle, Soutreville possède un ban à part, une communauté distincte, un maire et des échevins, tout comme son proche voisin, Sivry sur Meuse. Par contre Soutreville n'a pas d'église. Les premiers Comtes de Chiny ont doté le hameau d'une chapelle épiscopalesous l'invocation de Sainte-Walburge, protectrice du bourg et prieuré de Chiny. Anglaise d'origine, sainte-Walburge naît en 710 et est élevée en Angleterre où elle prend le voile. En 730, elle vient aider à l'évangélisation de l'Allemagne et, en 761, devient abbesse du monastère fondé par son frère Gombard.  Elle meurt le 25 février 779 et est canonisée par le pape Adrien II. En 870, ses reliques sont transportées en Bavière. On la représente foulant aux pieds le spectre et la couronne, tenant d'une main la crosse des abbesses et de l'autre le livre de la règle de Saint-Benoît, surmonté d'une burette qui rappelle l'huile que secrète son tombeau.  La chapelle actuelle, au nord du village, est inaugurée le 14 octobre 1956 par Monseigneur l'Évêque de Verdun. Sa restauration date de 1987.

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